ATV en goéland

 

Cette extraordinaire aventure avait été décrite par F6DTL, mais le site a malheureusement disparu, j'en avais conservé une copie reproduite ci dessous

 

UNE CAMERA TV SUR LE VENTRE D'UN GOELAND

Goéland posé

Voici quelques informations supplémentaires concernant nos activités:

Nous avons, il est vrai, utilisé un goéland, (Jojo) comme porteur de notre mini caméra émetteur vidéo en 1255 Mhz. L'expérience n'a eu lieu que trois fois avec des résultats très variables. En voici les raisons:

Tout d'abords, Jojo n'est pas totalement apprivoisé. Je dirais même qu'il est parfaitement sauvage quoique très accoutumé à nous.

Lancer de goéland

1. Historique:

Voici deux ans, cet oiseau, au cours de ses périples avait pris l'habitude de venir piller ma poubelle. Effronté comme pas un, il venait même prendre la nourriture dans nos mains. Et puis il disparaît quelques jours et on le voyait revenir, toujours avec la même idée "manger". L'histoire s'arrêterait là si, voici quelques mois, alors que j'avais réalisé un tout petit émetteur TV en 1255 MHz de 100 mW un idée délirante m'était venue. Mon chien, un petit caniche, fait des fugues fréquentes. J'avais dans l'idée de l'équiper d'une petite balise pour le retrouver. Et pourquoi pas la caméra HF ? Et voila le goéland qui revient.

Alors, toujours plus fantastique, pourquoi ne pas l'équiper, lui aussi?

Il a 1,5 mètre d'envergure d'ailes et peux très certainement emporter 1 Kilogramme dans les airs, alors, a fortiori il peut très bien emmener 300 Grammes de matériel. J'en parle à quelques OM amis et on prépare notre affaire.

Schéma

2. Première expérience:

Capture de la bête avec coups de bec à l'appui. On l'équipe, avec des élastiques la première fois, pour retenir la caméra, et on le lâche. Il a fallu le lâcher à plusieurs reprises, car il s'obstinait à faire quelques mètres pour revenir vers les poissons que avions pris avec nous comme monnaie d'échange. Bon, après quelques essais, le voila en l'air. A une trentaine de mètres au début. Pour la réception: une petite parabole de 60 cm de diamètre, illuminée par un dipôle horizontal, qu'il faut pointer en permanence vers l'oiseau. Un récepteur satellite du commerce (900 Mhz à 2,4 Ghz) et un petit téléviseur N/B comme moniteur. Les images sont excellentes, mais très mauvaises à la fois. L'antenne de l'émetteur est un petit bout de fil pendu de 6 cm et on constate des changements de polarisation qui annulent le champs reçu par la parabole. Nous n'avions pas de magnétoscope fonctionnant en 12 Volts. Mais les images sont tout de même très impressionnantes.

La sensation de voler par nous même est très forte et nous procure une petite déception: on ne peut pas diriger "l'engin"!. Pour la récupération du matériel, cela a été relativement aisé.

"Jojo" revient immanquablement vers nous dès que l'on lui tend un poisson et même un simple bout de chiffon. Mais il faut ensuite l'attraper, sans le blesser et surtout le déséquiper. Cela prend du temps et de la patience.

3. Deuxième expérience:

Bien évidemment, après la première expérience, nous avions rendu sa liberté à notre porteur. C'est quelques jours plus tard qu'il est revenu. Ce jour la j'étais seul, sans personne pour m'aider. Par contre j'étais prêt avec un nouveau système "d'accroche" pour la caméra: à savoir un adhésif double face pour coller la caméra directement sur le poitrail de Jojo. C'est tout de même plus facile pour la pose et la récupération du matériel.

Il se méfie maintenant. Il sait ce qui l'attend...

A la réception (dans le shack): une antenne quart d'onde pré amplifiée (BFR90). Un récepteur satellite (Tonna XL 200 C), pour la vidéo, un PC 486 équipé d'une carte d'acquisition vidéo pour la capture d'images.

Cela marche bien mais les inversions de polarisations sont toujours présentes. Les images n'ont rien de sensationnel, les champs autour du QRA … quelques mètres d'altitude. Autant dire ce que l'on voit depuis la colline d'à côté.

4. Troisième expérience:

Là, tout était prêt. Les hommes, le matériel, les véhicules.

Le lieu: le bord de mer. Le transport de JOJO, dans un carton...mouvement‚. Le vol s'est bien déroulé .... au début. Puis voyant qu'il n'y avait rien à manger Jojo a pris la décision de partir vers le large.... Horreur..et le matériel? La caméra envoyait toujours des images (autonomie 20 minutes environ) mais l'oiseau était très haut et la qualité de l'optique ne permettait pas d'obtenir des images de qualité. Enfin, c'était toujours mieux que rien. L'enregistrement des images avait lieu sur un vieux magnétoscope portable acheté quelques Francs dans un "dépôt vente" et qui nous a lâché bien vite. La bande magnétique s'est enroulée autour des galets presseur. Il a fallu découper la bande enregistrée. Quelques centimètres seulement, remontés dans une cassette vide, pour obtenir une image valable qui a été reproduite sur le PC. La récupération de Jojo n'a pas été aisée. Nous le pensions parti définitivement.

Et puis il est revenu. La caméra était mouillée mais toujours accrochée à ses plumes.

Nous n'avions pas pensé à cela. Qu'il puisse se poser sur l'eau....

Goéland en vol

5. Conclusion:

Nous avons encore beaucoup à apprendre. Le goéland est sans doute une expérience amusante et très certainement transportable sur d'autres types d'oiseaux.

Une oie ou un aigle par exemple. En tous les cas, pour le moment, Jojo brille par son absence. C'est la période d'éclosion des œufs chez les goélands et peut-être que nous nous sommes trompé. Jojo n'est peut-être pas un "Monsieur" ce qui expliquerait son absence. Il faudra le rebaptiser "Gigi", qui sait ?

Pour la technique, cela avance. J'ai en construction un émetteur de 100 mW tout en CMS et une caméra de 9 cm2 et de 10 Grammes, objectif compris.

Le tout, émetteur, caméra et piles au mercure, entre dans une petite boite d'allumettes. Je pense que nous allons encore "délirer" un peu dans les mois à venir.

F6DTL - Georges BELLEZIT

Fallait le faire ...

 

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