ATV sous-marine en maritime mobile

Finalement, pratiquer l'ATV entre port Camargue et Palavas sur un voilier de six mètres vingt, cela commençait à devenir banal; l'été 2000 a donc été l'occasion de faire un pas de plus en procédant à des transmissions ATV depuis le large certes, mais avec une caméra sous-marine...

La caméra sous-marine

Pas question d'envoyer le caméscope familial dans les profondeurs abyssales, la

caméra utilisée est un petit module noir et blanc (le moins cher que j'ai trouvé), enfermé dans une boite faite de plaques de plexiglas collées, avec joints toriques pour le passage du câble blindé à deux conducteurs: alimentation en 12V, sortie vidéo, et masse commune par la tresse.

Le câble mesure 17 mètres, d'où la profondeur maximale où peut

aller la caméra, ce qui est déjà suffisamment préoccupant puisqu'elle y subit alors presque deux atmosphères de pression de plus qu'en surface.

Les plombs que l'on voit sur la photographie lui permettent de couler; il n'y a pas de stabilisation, elle tangue au rythme des courants sous-marins et à celui du bateau auquel elle est suspendue; le cadrage est donc éminemment instable et totalement aléatoire, sauf quand on la pose sur le fond.

Le tube perforé en PVC est rempli de sardines écrasées afin d'attirer le chaland, future vedette ATV.

Le moniteur et le magnétoscope

L'alimentation de tous les appareils embarqués se fait en 12 V à partir d'une batterie automobile; le signal vidéo qui remonte des grands fonds passe par un magnétoscope 12 V et attaque un petit moniteur noir et blanc.

En fait, au large, quand la mer est plate, la caméra est systématiquement en route avec une cassette 240 minutes dans le magnétoscope qui enregistre; pendant ce temps l'opérateur peut pêcher ou faire la sieste.

Le soir, rentré à terre, il suffit de visionner la ou les cassettes à grande vitesse, et de revenir sur les endroits où il y a quelque chose qui bouge, cela donne entre autres les photos qui émaillent la fin de cette page.

l'émetteur, l'antenne

Si un correspondant ATV se présente, la vidéo montante est branchée en outre sur un émetteur (1255, 2320 ou 10 GHz), (sur la photographie, nous voyons l'émetteur 2320 et son antenne quadruple quad non loin de la Grande Motte); l'émission se fait alors vers le relais du mont Aigoual qui la retransmet sur toute la région en 1255 MHz.

Le mont Aigoual est à portée optique, à 70 kilomètres environ; avec 1W et cette antenne, le signal y arrive B5.

Quelques images

Deuxième passage du visiteur inquiétant qui se demande si ma caméra ne serait pas comestible

Quelques instants d'une rare violence se sont produits entre ces images et celles qui suivent: le requin avait eu la mauvaise idée de mordre à la ligne que j'avais à l'eau.

En un quart d'heure, il m'avait tout cassé, et revenait l'œil mauvais:

Je n'ai vu ces images que le soir, mais je me doutais, à la virilité des évènements, de ce qui s'était passé en dessous du bateau.

Renseignements pris, mon interlocuteur était un "peau bleue", espèce à éviter, surtout de cette taille; mais pour ceux qui aiment les bains de mer, rassurez-vous (un peu), tout ceci se passait à 12 miles au large et à 17 mètres de profondeur.

Le requin revient, il n'a pas apprécié notre dernière conversation; on peut voir en dessous ce qu'il reste de ma ligne, à savoir mon plomb suspendu à 65 cm de fil.

Finalement cet animal n'est pas rancunier, et la cassette a montré qu'il a rodé encore 20 minutes sous le bateau, à manger les sardines que je jetais pour appâter; l'hameçon qu'il a quelque part dans une dent creuse, et mon plomb qui l'accompagne n'ont pas l'air de le déranger outre mesure. Le fil de 65 cm donne une idée de ses dimensions

Autre jour, autre visiteur, plus tranquille: une raie pastenague, dont le dard peut cependant être mortel. Il suffit de ne pas lui marcher dessus

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