Le loup d'avril

 

Comme toujours, je traîne à la voile sur le Deixon, et brutalement j'accroche le fond, la ligne 35/100° part à toute allure, régulièrement, inexorablement, le moulinet chante, c'est mal parti!

Comme je suis sur le chemin du retour vers le port et que l'heure est tardive, je me dis que je vais bloquer la ligne, casser et rentrer; basta pour aujourd'hui.

Mais non, finalement, ce leurre tout neuf que j'ai payé 5 euros hier à Décathlon dans un bac à tout venant, je vais voir s'il n'y a pas moyen de le récupérer tout de même.

Mais arrêter un voilier, ça ne se fait pas en trois secondes, heureusement je suis sous génois seul, je l'enroule, la vitesse tombe, mais ça continue à dévider, même sans voile, un voilier ça avance... je remonte les deux autres cannes, surtout celle où il y a un plongeur, sinon, c'est deux leurres au fond garantis, je descends le moteur (hors board); bien entendu il refuse de démarrer au premier coup; mais enfin il accepte et enfin le bateau s'arrête et je repars même en marche arrière, tenant la barre avec les pieds et reprenant du fil à la canne; c'est beau la navigation en solitaire.Loup ( bar ) de 5kilos5

 

Et soudain, tout en moulinant pour maintenir la tension, je me rends compte que le rocher auquel je suis accroché donne des coups de tête!


Il est maintenant sur la photo: 5 kilos 5 ; c'était son jour.

 

 

 

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